• Jamais sans ma fille, Betty Mahmoody V

    Jamais sans ma fille, Betty Mahmoody

     

     

    « Je me dis que je suis en train de commettre une erreur […] pour apercevoir une femme au dernier stade de la panique […] et à cet âge une femme devrait avoir sa vie en main. Je me demande comment j’ai pu en perdre le contrôle. »

    Seulement le 4ème paragraphe du bouquin et on perçoit déjà une tension régnée. Très jolie phrase pour décrire l’horreur de la réalité qu’elle ne connaît pas encore. Une phrase poignante.

    Vous aussi, vous êtes-vous laissés tenter par l’histoire de Betty ? Si ce n’est pas encore le cas, je vais vous donner un avant goût de cette histoire particulière. Je dis particulière parce que cette histoire, Betty l’a vécu, et nous, aujourd’hui, on l’a lit. Voyeurisme sur les bords je trouve. On prend un certain plaisir à lire ce livre, non pas parce qu’on est sadique, loin de là, mais parce que nous aussi nous sommes des femmes, nous aussi ça nous touche et nous non plus nous ne sommes pas à l’abri d’une telle histoire. Betty a souhaité écrire ce livre pour prévenir, très bonne initiative, mais ça n’a pas dû être facile pour elle, de confier son cœur et sa vie au monde entier. Je pense que c’est aussi une sorte de vengeance sur Moody, son ex-mari. Car, même si elle risque sa vie en faisant ça, elle prouve qu’elle a réussi à s’en sortir. Elle ne s’est pas soumise, elle s’est battue et aujourd’hui, elle est libre. Libre avec sa fille. Parce que pour rien au monde elle ne l’aurait abandonnée. Elle nargue la famille de Moody, c’est sa manière à elle de dire que oui, c’est une femme, mais elle a vaincu. Critique de la soumission féminine dans les pays arabes…

    Cette histoire, si vous ne la connaissez pas encore (vous avez peut-être vu le film ? Je vous joins la bande annonce : http://www.youtube.com/watch?v=IYEwId_5Cho. J’espère que vous êtes bons en anglais hein, parce que je ne l’ai pas trouvé en français.), je vais vous en parler un petit peu, mais personne ne le fera aussi bien que Betty Mahmoody elle-même.

    Betty a 39 ans que son mari lui propose des vacances en Iran. Il dit que sa famille veut voir Mahtob, leur fille. D’abord réticente puis voulant faire plaisir à Moody, croyant qu’il a depuis longtemps renié ses origines, Betty accepte. Mais elle sait qu’elle est en train de faire une erreur. Les deux semaines prévues s’écoulent et Betty a hâte de rentrer mais Moody ne fait que retarder leur retour. Betty sent qu’il est en train de se passer quelque chose ; quelques jours plus tard, le verdict tombe « Tu ne rentreras jamais en Amérique ! » Commencent alors les disputes, les insultes. Betty est battue par son mari et la peur lui ronge le ventre. Elle se promet de se sortir de là et de quitter ce pays, mais jamais sans sa fille. S’ensuivent milles et unes activités plus ou moins légales pour fuir ce calvaire. Elle va à l’ambassade mais personne ne peut rien pour elle. Finalement elle va réussir à quitter le pays grâce à des bandits, à travers le désert et les montagnes. C’est quitte ou double. Tout ou rien : soit elles réussissent, soit elles meurent. Elles ont réussit. Doublement réussi même car le souhait de Betty était de revoir son père, atteint d’une maladie, avant sa mort. Sa vie de soumise a duré plus de deux ans. Mais au final, tout s’est relativement bien terminé pour elles. Par peur de représailles, elles portent un nom d’emprunt.  Et elle n’oubliera jamais cette histoire. Mais elle vit avec sa fille et elle a réussi à les sauver de l’enfer de l’Iran.

    Histoire émouvante, poignante. A faire partager car elle mérite d’être lue. Elle mérite de mettre en garde d’autres femmes contre ce danger. Et juste pour partager la mémoire de Betty. Elle le mérite bien.

    J’ai beaucoup aimé ce livre mais certains passages sont assez violents. Je trouve ça bien qu’elle ait tout raconté, et pas cacher les ¾ de la vérité. A quoi cela aurait-il servi de mentir ? Ne prenez cette histoire à la légère… Sans tomber dans la parano non plus ! (:

    Je sais pas pour vous, mais moi ça me fait drôlement bizarre de me dire que cette histoire est arrivée à l'une d'entre nous. Et Betty n'est sûrement pas la seule, soyons réaliste. Je me dis juste que, dans un monde comme le nôtre, au XXIème qui plus est, c'est assez... abberant. Dommage aussi, d'en arriver à de tels extrêmes..  

    ***

    Infos complémentaires : Moddy est mort en 2009, suite à des problèmes rénaux. Il vivait toujours en Iran mais n'a jamais revu sa fille, depuis la fuite de sa femme et de Mahtob, en 1984. Il dit qu'il a pensé à elle jusqu'au bout.

     

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